dimanche, août 28, 2011

Tony Zampino se taille un article

Voici l'article que Chantal Boutry a écrit sur le tailleur de notre quartier dans le Ouest France du lundi 22 août 2011.
"Il est l'un des seuls survivants de sa profession. L'Italien Tony Zampino, installé à Nantes depuis 1957, habille entièrement, sur-mesure, hommes et femmes.
Il est la coqueluche de son quartier. Tony Zampino, « Tony » pour tous ses voisins de la rue Lamoricière, à Nantes, respire la joie de vivre en... travaillant. Ce jeune homme de 73 ans, débarqué en France en 1957 et, toujours, de nationalité italienne, l'avoue sans détour : « Si j'arrête mon métier, je meurs ! »
Il est vrai que le petit Tony a très vite lâché ses jouets et quitté ses jeux d'enfant. Il n'a que 8 ans quand il découvre le monde du travail à Santa Croce di Magliano, son village natal. D'abord tonnelier, cordelier, puis, très vite, tailleur : « En Italie, après la guerre, il n'y avait rien pour aider les familles nombreuses. Alors, pour éviter qu'on fasse des bêtises, on allait le matin à l'école, et, l'après-midi, on était en apprentissage. J'ai été placé chez Michel Ziccardi, un maître tailleur réputé. J'ai très vite aimé toucher le tissu, découvrir l'art de la coupe et de la couture. » À 12 ans, Tony est déjà un pro : « Je faisais 3 ou 4 pantalons de styles différents, sur-mesure, par jour. »
Il n'a que 19 ans quand un cousin, installé à Nantes, lui demande de le rejoindre. Le jeune homme accourt : « Je n'ai pas hésité. Il m'a embauché comme tailleur dans sa boutique. Elle était rue de la Ville-en-Bois. » Le jour, il habille la bourgeoisie nantaise et le soir, il se divertit : « J'étais un excellent danseur. Et comme j'avais toujours des vêtements impeccables, je plaisais beaucoup aux jeunes filles ! » Souvenirs... Souvenirs... Le sourire et les yeux se font taquins.
Le travail et la famille Mais Tony a le sens des responsabilités chevillé au corps. Un héritage de son père. Il épouse une coiffeuse nantaise, Dominique, et devient père de deux garçons. Plus question de bal en solitaire. Il n'y a plus de place que pour le travail et la famille.
En 1965, Le tailleur Tony Zampino, atteint un des buts qu'il s'est fixé : « J'ai créé ma boutique en m'installant comme artisan. Je ne voulais pas quitter ce quartier que j'aime tant. J'ai trouvé un endroit au 9, rue Lamoricière. Je ne le quitterai jamais. » Il travaille au rez-de-chaussée. La famille vit au-dessus de l'atelier.
Il habille tout le monde : « J'ai confectionné des sous-vêtements et des pantalons de cow-boys pour stripteaseuses de cabaret, des habits moulants pour des jongleurs de cirque, mais, aussi, un costume pour un dirigeant d'entreprise pour sa rencontre avec le président Sarkozy, des robes du soir pour des invitées au mariage du prince Albert de Monaco. En fait, j'habille pas mal de monde en Europe, sur la Côte d'Azur, à Paris... Et, aussi, à Nantes ! » Que des pièces uniques : « Avec de la patience et un peu de connaissances, on arrive toujours à donner une élégance avec le sur-mesure. »
À 73 ans, Tony enfile son aiguille sans la moindre hésitation : « Il suffit de prendre un chas long et ça passe tout seul. J'enfile à la machine sans regarder mes doigts. Ils vont là où il faut... Ça s'appelle l'expérience ! » Et la retraite ? La réaction est épidermique : « Pourquoi arrêter ? J'ai toujours travaillé. C'est ma vie ! » Mais, cet été, Tony Zampino ferme boutique pendant huit semaines. Besoin de repos. Une première, dans sa très longue carrière de tailleur !"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai lu cet article et si je peut juste je desirerais vous recommander quelques choses que vous avez
oublié ou vous apporter quelques précisions

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