lundi, novembre 14, 2011

Le cordonnier de la rue Raspail à l'honneur dans la presse

Voici l'article "Philippe Meunier, un cordonnier à l'aise dans ses pompes" paru dans Ouest France du vendredi 11 novembre 2011.

"La cordonnerie, Philippe Meunier a baigné dedans toute son enfance. « Mon père a repris cette boutique en 1961. À l'époque la rue Raspail comptait plus de 30 commerçants, raconte-t-il. Quand j'étais gamin, j'étais bien souvent derrière la caisse. » Il débute pourtant sa vie professionnelle dans la publicité : « J'ai été chef de pub pendant plus de dix ans. Et puis un beau jour, j'en ai eu ras le bol. » C'était en 1993 et son cordonnier de père allait prendre sa retraite. Alors, il l'a remplacé.
« Je ne regrette rien, je travaille beaucoup mais c'est un métier agréable. J'aime être indépendant et j'apprécie le côté relationnel de ce métier. » Sa clientèle est très variée : « ça va de la grande bourgeoise, qui fait refaire de très belles chaussures, au prolo qui prolonge de quelques mois ses chaussures achetées chez Carrefour », constate le cordonnier. Le service s'adapte à la demande : « En ce moment, avec la crise, on prolonge plus qu'avant ».
En dix-huit ans de pratique, Philippe Meunier a vu le métier évoluer : « Avant, les semelles étaient en caoutchouc. Puis de nouvelles matières synthétiques sont arrivées ; on s'est adapté. La qualité des chaussures a aussi pas mal baissé. » Et elles sont bien souvent jetées plutôt que réparées. Pour autant, ce cordonnier a choisi de rester sur une activité traditionnelle quand nombre de ses confrères comptent plus sur les clefs et plaques minéralogiques pour vivre. « Quand on travaille bien, on gagne sa vie dans ce métier. »
Un métier en voie de disparition ?
« Parmi les vingt cordonniers de Nantes, je suis assurément dans les plus jeunes, estime Philippe Meunier. Et aujourd'hui, lorsqu'un jeune va voir une banque pour emprunter 50 000 € pour une cordonnerie, on lui rit bien souvent au nez. »
Pourtant, Philippe Meunier voit encore un avenir à ce métier. Il reçoit régulièrement des jeunes en stage de découverte et « actuellement, pour la grande région Ouest, seize jeunes sont en formation de cordonnier à l'AFPA de Cholet ».
Philippe Meunier a encore de nombreuses années d'activité devant lui ; il ne sait pas si sa boutique trouvera repreneur. Il laisse chaque été, sur sa porte close pour congés annuels, de petits poèmes que ses clients savourent en attendant son retour.
Contact. Philippe Meunier, 20, rue Raspail, du mardi au vendredi de 7 h 45 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 19 h 30, le samedi de 7 h 45 à 12 h 30."

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